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LA  LEGION ETRANGÈRE DE 1831 À NOS JOURS ...

LE TONKIN 1883 - 1885

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La Légion étrangère est envoyée au Tonkin dès le début de la guerre, les chinois sont maîtres et se distinguent en bandes "Les Pavillons noirs" sont de ceux-là, sans empathie, sans conscience, n'hésitant pas à massacrer militaires ou civils, ces mercenaires n'ont rien de militaires sans honneur, ils sont présents pour lutter contre l'armée française ! Ils entretiennent un climat de peur il faut donc les déloger et les mettre hors d'état de nuire ! C'est une des missions de la Légion étrangère qui aura tôt fait d'y mettre un terme jusqu'à la dissolution.

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La Légion étrangère est envoyée au Tonkin dès le début de la guerre, les chinois sont maîtres et se distinguent en bandes "Les Pavillons noirs" sont de ceux-là, sans empathie, sans conscience, n'hésitant pas à massacrer militaires ou civils, ces mercenaires n'ont rien de militaires sans honneur, ils sont présents pour lutter contre l'armée française ! Ils entretiennent un climat de peur il faut donc les déloger et les mettre hors d'état de nuire ! C'est une des missions de la Légion étrangère qui aura tôt fait d'y mettre un terme jusqu'à la dissolution.

La Légion étrangère est envoyée au Tonkin sa mission parmi tant d'autres étant de protéger les populations annamites, justement contre tout ce que leur font subir les "Pavillons noirs" à la solde la Chine . Cette bande de brigands venus de Chine et des montagnes du pays Thaïs est sous les ordres de Déo Van Tri

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SON THAI - BAC NINH

L'amiral Courbet décide de s'attaquer au Pavillons Noirs en affaiblissant et anéantissant leurs fiefs, forteresses et places fortes, Son-Tay et Bac Ninh. 25000 hommes dits les réguliers et Pavillons Noirs, vont se retrouver  face au 1er Bataillon de Légion étrangère , la, forteresse sera prise en quelques jours! Bac Ninh second repaire des brigands  subira la charge , l'année d'après de la Légion étrangère commandée sous les ordres du général de Négrier, celui-ci  dira: "A la légion, l'honneur d'entrer la première dans Bac Ninh"

THUYEN QUANG

23 Janvier  au 3 mars 1885, deux compagnies du 1er Etranger ,la 1ère et la 2è Cie sous les, ordres du commandant Dominé, représentant 600 légionnaires et cantonnés dans la citadelle à Thuyen Quang, sont attaqués par 20 000 réguliers chinois aguerris et bien armés, sachant très bien pratiquer la guerre des sapes et des mines. Comme des fourmis ils creuseront des tranchées aux abords de la citadelle, les tranchées seront appuyées par des villages eux même fortifiés, autant dire que ce sont de hauts techniciens !

 

Des villages, l'assaut est donné, les canons bombardent et incendient rapidement Tuyen Quang, déployant 3 colonnes contre un blockaus dans lequel le sergent Leber attendait la vague avec ses légionnaires, la charge des chinois est repoussée. Le 30 janvier, sachant cette fois le blochaus trop exposé, les légionnaires l'abandonnent. 

 

La garnison ne doit pas espérer sur un quelconque renfort, pour le moment, seul ls moyens dont elle dispose, la sauvera ou la détruira. Les Chinois continuent leur travail, de sape, à creuser des tranchées tout en ordonnant à l'artillerie de pilonner. A Thuyen Quang déjà des murs s'ébrèchent tout au long de la muraille d'enceinte, C'est le travail des sapeurs de colmater avec les moyens dont ils disposent, des palissades de bois ...aussitôt installée la horde de Chinois démantèlent celles-ci à l'aide de grappins lancés habilement de leurs tranchées .

 

Le 10 février les Chinois avancent , font sauter l'angle sud-est et le 11 février, ils n'en restent que des débris, tout a sauté ! Légionnaires et Chinois se retrouvent cette fois  face à face !

Le commandant Dominé prévoit que le travail de sape et de destruction ne s'arrêtera pas aussi, va-t-il ordonner d'édifier en amont à 60 mètres à l'arrière une seconde ligne de défense. Le 17 février le capitaine Dia, commandant un groupe de supplétifs annamites tombe. Le 18 c'est au tour du sergent Bobillot ...Quatre jours après, le mur d'enceinte est totalement détruit de par les bombardements des villages fortifiés chinois, Les Chinois montent à l'assaut mais sont repoussés , 12 légionnaires sont tués.

 

Le 24 févier dans la nuit, une nuit noire, les Chinois tentent un autre assaut mais ils ont déployé cette fois, la totalité de leurs troupes, décidés à en finir avec la Légion ! Face à cette armée, les capitaines Cattelin et de Borelli répondent lançant une contre-attaque fulgurante au son du clairon...jusqu'au petit matin.

 

Les Chinois ont de nouveau failli ! Le 25 février, une mine explose, le 28 c'est cent kilogs d'explosif qui vont faire tomber les murs de plus de 60 mètre de hauteur ! Les Chinois sont dans l'enceinte et les tirs à bout portant de chaque côté dureront pendant 4 heures tenantes.

Voilà enfin une colonne de renfort venant de Yuoc, commandée par le général Giovanelli . La colonne entre dans la mêlée...La Légion a remporté la bataille et le 3 mars comme il est de tradition à la légion, les légionnaires survivants en tenue, présentent les armes à leurs sauveteurs !  Face à 20 000 Chinois et l'artillerie lourde, la Légion dénombrera 32 tués dont un capitaine et 126 blessés dont 6 officiers du détachement venu en renfort ! Dans le même temps un autre combat se déroule à Lang Son, ce sera la dernière bataille...

Le 1er avril le traité de paix est signé, la guerre est finie !

Durant trois mois, du 24 novembre 1884 au 28 février 1885, le 1er bataillon du 2e régiment étranger tirent tête aux Pavillons noirs. Environ 600 personnes se trouvent assiégées dans le fort de Tuyen Quang, au Tonkin. Outre les 390 légionnaires se trouvent 162 tirailleurs tonkinois, une soixantaine de marins, 31 artilleurs de marine, 8 sapeurs du génie et plusieurs civils, dont un médecin, trois infirmiers, un pasteur et trois boulangers. Face à eux, se trouvent 12 000 hommes appartenant aux forces chinoises, dont plusieurs milliers de rebelles des Pavillons noirs. (Illustration : 25 tireurs d'élite sont choisis pour tenir en respect les assaillants -

Extrait du libre de L. Huard, La guerre du Tonkin).

 Après deux mois d’escarmourches, les Chinois amplifient leurs attaques à la fin du mois de janvier, et les jour après jour la pression s’intensifie. Les Français comptent de plus en plus de morts, alors que l’ennemi s’infiltre sous la citadelle en creusant des galeries que les Chinois font ensuite exploser. Les Français se replient toujours plus à l’intérieur du fort, jusqu’au 25 février : les Chinois s’engouffrent dans une brèche ; les légionnaires leur opposent une résistance acharnée. Quarante chinois sont tués et leurs camarades se replient.

Le poème du vicomte de Borelli, capitaine de la Légion étrangère, héros du siège de Tuyen Quang, 1885 a été largement diffusé. Ce n'est pas le cas de l'enregistrement qui suit : il était contenu dans le disque enregistré par les officiers du 1er REP durant la longue détention qui fit suite à la dissolution de leur régiment en 1962.


Ce n'était pas sans raison : le capitaine de Borelli est l'homme qui fit don au musée de la Légion étrangère du drapeau pris à l'ennemi à Tuyen Quang. Il n'y mit qu'une condition :

Le drapeau ne devait jamais quitter Sidi-Bel-Abbès, le quartier général de la Légion.

La trahison gaulliste de 1962 obligea les légionnaires à abandonner Sidi-Bel-Abbès et le drapeau fut brûlé...
C'est pour s'être élevé contre cette trahison et avoir agi avec honneur et fidélité que le traître De Gaulle traqua et emprisonna les officiers du plus glorieux régiment du monde...

A MES HOMMES QUI SONT MORTS

Capitaine de BORELLI

Très particulièrement, je dédie ceci à la mémoire de Tiebald Streibler
Qui m'a donné sa vie le 3 mars 1885



Mes compagnons c'est moi ; mes bonnes gens de guerre
C'est votre chef d'hier qui vient parler ici
De ce qu'on ne sait pas, ou de ce que l'on ne sait guère ;
Mes morts, je vous salue et je vous dis : « merci ».
Il serait temps qu'en France on se prit de vergogne
A connaître aussi mal la vieille Légion
De qui, pour l'avoir vu à sa rude besogne,
J'ai le très grand amour et la religion.

Or, écoutez ceci : « Déserteurs ! Mercenaires !
Ramassis d'étrangers sans honneur et sans foi !  »
C'est de vous qu'il s'agit, de vous Légionnaires !
Ayez-en le cœur net, et demandez : « pourquoi ? »

Sans honneur ? Ah ! Passons ! Et sans foi ? Qu'est-ce à dire ?
Que fallait-il de plus et qu'on aurait voulu ?
N'avez-vous pas tenu, tenu jusqu'au martyre
La parole donnée et le marché conclu ?

Mercenaires ? Sans doute : il faut manger pour vivre ;
Déserteurs ? Est-ce à nous de faire ce procès ?
Étrangers ? Soit. Après ? Selon quel nouveau livre
Le Maréchal de saxe était-il donc français ?
Et quand donc les français voudront-ils bien entendre
Que la guerre se fait dent pour dent, œil pour œil
Et que ces étrangers qui sont morts, à tout prendre,
Chaque fois, en mourant, leur épargnaient un deuil ?

Aussi bien c'est assez d'inutile colère,
Vous n'avez pas besoin d'être tant défendus ;
Voici le Fleuve Rouge et la Rivière Claire
Et je parle à vous seuls de vous que j'ai perdus !
Jamais garde de roi, d'empereur, d'autocrate,
De pape ou de sultan ; jamais nul régiment
Chamarré d'or, drapé d'azur ou d'écarlate,
N'alla d'un air plus mâle et plus superbement.

Vous aviez des bras forts et des tailles bien prises
Que faisaient mieux valoir vos hardes en lambeaux ;
Et je rajeunissais à voir vos barbes grises,
Et je tressaillais d'aise à vous trouver si beaux.
Votre allure était simple et jamais théâtrale ;
Mais le moment venu, ce qu'il eût fallu voir,
C'était votre façon hautaine et magistrale
D'aborder le "Céleste" ou de le recevoir.

On fait des songes fous, parfois quand on chemine,
Et je me surprenais en moi-même à penser,
Devant ce style à part et cette grande mine,
Par où nous pourrions bien ne pas pouvoir passer ?
J'étais si sûr de vous ! Et puis, s'il faut tout dire,
Nous nous étions compris : aussi de temps en temps
Quand je vous regardais vous aviez un sourire,
Et moi je souriais de vous sentir contents.

Vous aimiez, troupe rude, sans pédanterie,
Les hommes de plein air et non les professeurs ;
Et l'on mettait, mon Dieu, de la coquetterie
A faire de son mieux, vous sachant connaisseurs.
Mais vous disiez alors : « La chose nous regarde,
Nous nous passerons bien d'exemples superflus ;
Ordonnez seulement, et prenez un peu garde,
On vous attend… et nous on ne nous attend plus ! »

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Et je voyais glisser sous votre front austère
Comme un clin d'œil ami doucement aiguisé,
Car vous aviez souvent épié le mystère
D'une lettre relue ou d'un portrait baisé.

N'ayant à vous ni nom, ni foyer, ni Patrie
Rien où mettre l'orgueil de votre sang versé,
Humble renoncement, pure chevalerie,
C'était dans votre chef que vous l'aviez placé.

Anonymes héros, nonchalants d'espérance,
Vous vouliez, n'est-ce pas, qu'à l'heure du retour,
Quand il mettrait le pied sur la terre de France,
Ayant un brin de Gloire, il eût un peu d'Amour.
Quant à savoir si tout s'est passé de la sorte,
Et si vous n'êtes pas restés pour rien, là-bas,
Si vous n'êtes pas morts pour une chose morte,
O mes pauvres amis, ne le demandez pas !

Dormez dans la grandeur de votre sacrifice,
Dormez, que nul regret ne vienne vous hanter ;
Dormez dans cette paix large et libératrice
Où ma pensée en deuil ira vous visiter !
Je sais où retrouver, à leur suprême étape
Tous ceux dont la grande herbe a bu le sang vermeil,
Et ceux qu'ont engloutis les pièges de la sape,
Et ceux qu'ont dévoré la fièvre et le soleil.

Et ma pitié fidèle, au souvenir unie,
Va du vieux Wunderli qui tomba le premier,
En suivant une longue et rouge litanie,
Jusqu'à toi, mon Streibler, qu'on tua le dernier !
D'ici je vous revois rangés à fleur de terre
Dans la fosse hâtive où je vais ai laissés,
Rigides, revêtus de vos habits de guerre
Et d'étranges linceuls fait de roseaux tressés.

Les survivants ont dit – et j'ai servi de prêtre ! –
L'adieu du camarade à votre cœur meurtri ;
Certain geste fut fait bien gauchement peut-être,
Pourtant je ne crois pas que personne en ai ri !
Mais quelqu'un vous prenait dans sa gloire étoilée
Et vous montrait d'en haut ceux qui priaient en bas,
Quand je disais pour tous d'une voix étranglée,
Le Pater et l'Ave – que tous ne savaient pas !

Compagnons j'ai voulu vous parler de ces choses,
Et dire en quatre mots pourquoi je vous aimais :
Lorsque l'oubli se creuse au long des tombes closes,
Je veillerai du moins et n'oublierai jamais.
Si parfois, dans la jungle où le tigre vous frôle
Et que n'ébranle plus le recul du canon,
Il vous semble qu'un doigt se pose à votre épaule,
Si vous croyez entendre appeler votre nom.

Soldats qui reposez en terre lointaine,
Et dont le sang donné me laisse des remords,
Dites-vous simplement : « C'est notre Capitaine
Qui se souvient de nous... et qui compte ses morts. »

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