LA LEGION ETRANGÈRE DE 1831 À NOS JOURS ...
LA GRANDE GUERRE
Le 2 août 1914, c'est la mobilisation en France, la guerre est déclarée! La première guerre mondiale qui durera 4 années. La Légion Etrangère recrute en métropole, les hommes de toutes nationalités répondent à l'appel du drapeau tricolore et à l'appel de des drapeaux des régiments étrangers de l'institution de la Légion; Les volontaires viendront d'Europe (Belges, Italiens, Suisses, Polonais et Russes) Comme ils viendront d'Afrique du Nord, d'Afrique centrale, d'Asie, et d'Amérique.
Les camps d'instruction reçoivent les nouveaux légionnaires, ils sont rejoints par les anciens venus d'Algérie et du Maroc et constitueront le nouvel effectif des régiments. Au total 4 régiments seront à pied d'oeuvre en France, deux de ces 4 régiments, en septembre 1914 sont encadrés par des officiers et sous-officiers de la Légion en Afrique. du Nord. Le 3ème régiment formé à Paris relève de gendarmes et de pompiers, quant au 4ème constitué essentiellement d'Italiens commandé par le petit-fils du général Garibaldi.
Ils sont tous là, tous ces étrangers ont tenu plus que tout à s'enrôler dans l'armée française, beaucoup ne reviendront pas de cette guerre, mais si leur corps est resté sur les champs de bataille, l'honneur de ces homme se battant pour un pays qui n'est pas le leur, s'en est retourné au pays, dans les familles et ne sera jamais oublié !
Le premier régiment de la Légion Etrangère qui entrera dans la campagne est choisi pour être le 2ème Régiment du 1er Régiment Etranger ! Il est à l'honneur, compte tenu de ces faits d'armes derniers, ajoutés au à son drapeau.
Il est engagé dans la bataille d'Artois en mai 1915. Sur la cote 140, il monte à l'attaque des "Ouvrages blancs", près de Neuville-Saint-Vaast. Dans la soirée la victoire est proclamée, mais les pertes ont été catastrophiques...Sont tués: le colonel Cot, tous ses chefs de bataillon, les commandants Muller, Gaubert et Noiré, 50 officiers et 1889 sous-officiers et légionnaires sur un effectif de 2900 avant le combat. Le régiment doit se replier. A peine re-consolidé, il prend part le 16 juin à la bataille qui se déroule à Givenchy. Il est de nouveau confronté à de lourdes pertes...
21 officiers et 624 hommes tués, blessés ou disparus.
Septembre 1915, cette fois le même régiment reformé est engagé en Champagne.
Devant la "ferme de Navarin" le 2ème régiment du 1 er Etranger aura tellement subi de pertes qu'il sera dissous.
Pendant ce temps le 2ème régiment du 1er Régiment de la Légion Etrangère, lui aussi engagé en Champagne du côté de Reims et Passy où il a reçu le baptême du feu, se bat énergiquement et prend part également en septembre aux combats de Souain et de la ferme de Navarin.
Lui aussi, sera dissous, compte tenu des nombreux morts. Le reste des effectifs des deux régiments, une fois reformé aura pour nom, le Régiment de Marche de la Légion Etrangère, le célèbre et moins valeureux RMLE. A compter du 11 novembre 1915, la Légion Etrangère ne sera représentée que par ce glorieux et nouveau régiment.
En trois ans, du 11 septembre 1915 date de sa création, au 11 septembre 1918 le RMLE deviendra l'unité la plus décorée de l'armée française.
La légion déplorera dans ce nouveau régiment, le RMLE, 139 officiers, 369 sous-officiers et 3628 légionnaires tués, blessés ou disparus. Comme le souligne l'auteur John Robert Young, il faudrait plusieurs volumes ou j'ajouterais, plusieurs page dans ce site pour raconter l'épopée de ce glorieux régiment de la Légion Etrangère, ayant pris part à la guerre de 1914-1918. Nous devons donc nous suffire de quelques lieux et dates des combats auxquels il s'est engagé. Le premier engagement de ce jeune régiment se situe à Belloy-en-Santerre en 1916, près de Roy et Amiens.
5 jours de combats intensifs du 4 au 9 juillet , durant lequel, 25 officiers et 844 légionnaires tués, parmi lesquels un jeune Américain, poète et écrivain Alan Seeger dont les derniers écrits étaient:
J'ai un rendez-vous avec la Mort
Près de quelque redoute âprement discutée
Quand reviendra le printemps aux ombres mourantes
Et que les fleurs de pommiers imprègneront l'air
J'ai un rendez-vous avec la Mort
Quand le printemps ramènera les jours bleu clair
Il se peut qu'elle me saisisse la main
Et m'entraîne en son noir pays
Me ferme les yeux , éteigne mon souffle
Il se peut que je l'évite encor'
J'ai un rendez-vous avec la Mort.
Sur la pente meurtrie de quelque colline
Quand cette année reviendra le Printemps
Et que les fleurs des prés seront à peine écloses
Dieu sait qu'il sera plus doux
De reposer dans la soie, le corps lavé de parfum
Quand l'amour s'endort en un dernier soupir
Coeurs à l'unisson souffles à l'unisson
Et qu'apaisés les réveils sont sereins...
Mais j'ai un rendez-vous avec la Mort
A minuit dans quelque ville en flammes
Quand le printemps cette année montera vers le Nord
Alors, moi fidèle à la parole donnée,
Je ne manquerai pas ce rendez-vous.
Après la guerre, le père de Alan Seeger cherchera la tombe de son fils lors d'un voyage en France, mais en vain... Aussi, acheta-t-il une cloche qu'il remit au prête de l'église de Belloy. Cette cloche fut baptisé par le prêtre et reçut le non de Alan Seeger ! Ainsi, n'était pas morte la voix du poète, Aujourd'hui encore, elle sonne l''Angelus, deux fois par jour. L'on comprend aisément que le fils avait hérité de l'esprit de son père car une telle pensée envers un fils est remarquable de bon sens et bordée de poésie.
Du 23 décembre 1916 au début avril 1917; le RMLE surnommé "1er Déménageurs" prendra part à toutes les actions militaires, longues, courtes et variées...
Avril 1917, Reims apporte à la Division marocaine le soin de s'illustrer. La mission est périlleuse comme toutes les autres! Ordre étant donné de prendre le glacis du village d'Aubérive, appelé le "Golfe". le 17 avril est un échec. Les mitrailleuses allemandes sont en poste, prêtes à recevoir l'assaut des légionnaires marocains, ces derniers se sont pas suffisamment préparés dans l'artillerie, aussi vont-ils improviser... Par petits groupes, ils se détachent et envoient des jets de grenades, ensuite, intervient le combat au corps à corps, et ce, de tranchée en tranchée. Cette bataille humaine va durer 4 jours. Les légionnaires quant à eux, gagneront 7 kilomètres de tranchées allemandes. Les duels menés épuisent les hommes qui seront immédiatement relevés.
Le RMLE recevra pour ce fait d'armes une 5ème citation à l'ordre de l'armée. Le colonel Duriez tombé à Aubérive, il est remplacé par le lieutenant-colonel Rollet qui deviendra par la suite le père de la Légion Etrangère.
Le drapeau du RMLE est porté jusque Paris où le président de la République Raymond Poincaré accrochera de ses mains la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.
Août 1917, la bataille de Verdun ! Les positions qui avaient été enlevées par la Légion, entre temps ont été reprises par les Allemands, il faut de nouveau s'en emparer et ce sera "les Ouvrages blancs" dans la région de Cumières et le bois des Forges. Une opération qui de prime abord semble difficile, mais c'est mal connaître le colonel et son régiment. Il atteindra l'objectif avec ses hommes, bien avant l'heure. L'effet de surprise est tel qu'il avance sur Régnaville, emporte la bataille et se trouve le premier à atteindre la Meuse; les pertes restent malgré tout minimes, comparées aux premières attaques des régiments dissous. 53 tués. les légionnaires comprennent que leur vie est entre les mains de leur chef et que ce dernier agit tactiquement pour qu'elle s'éternise ! Le colonel Rollet est adulé de ses hommes.
