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LA  LEGION ETRANGÈRE DE 1831 À NOS JOURS ...

LE SUD-ORANAIS -1903

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1903, la France doit renforcer la sécurité dans le protectorat qui la lie avec le Maroc. Des tribus rebelles de Marocains, excellent dans le harcèlement , le pillage, instaurant la peur à la frontière du Sud-Oranais.  C'est ainsi que du 19 au 20 mars, une attaque est lancée au Sud de Figuig à Ksar-el-Azzouz, sur un peloton de la 22ème Compagnie  montée du 2ème Régiment Etranger.

150 Marocains feront fie de tout bord imposant leur loi. Ils sont repoussés.

Bientôt déjà, quelques années, que des bandes de pillards, venues du sud, agissent en toute impunité sur le territoire, bravant toute les lois, malgré le Sultan du Maroc, mais ce dernier ne peut avoir aucune prise sur ces tribus nomades. En effet chaque chef est maître de ses agissements et le sultan ne peut exercer aucun pouvoir sur les territoires habités et déplacés selon leur plaisir. C'est la raison pour laquelle, que le général Lyautey choisi par le commandement militaire français interviendra sur les opérations de sécurité et ainsi rendra au Sultan du Maroc son autorité en toutes matières.

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Général  Lyautey

Sultan Abdelaziz ben Hassan

 Charles Jonnart

Le 31 mai et le 1er juin, le général gouverneur Charles Jonnart doit se rendre en tournée dans cette région du Sud-Oranais infestée par les rebelles. L'escorte composée de la 18ème Compagnie montée du 1er Etranger fait face au combat des dissidents marocains, faisant bouclier. Le général est sain et sauf. Des représailles sont levées avec un élément qui partira de Aïn-Sefra, bombardant  Figuig, où les rebelles se logent. La venue du général en ces lieux lui confirmera le climat d'insécurité qui y règne. Autre représailles... Zenaga qui abritait les bandes rebelles ! Deux bataillons du 2ème Régiment Etranger, trois compagnies du 1er Etranger, Spahis et tirailleurs, se rendent sur les lieux, ouvrent les hostilités de représailles.

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Figuig 1903

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Les Compagnies montées de la légion étrangère, n'étaient pas là pour s'exhiber , perchées sur leur chameau ou sur les chevaux, beaucoup d'entre elles, utilisaient cet animal mi cheval mi âne, Mais combien adulé par sa force de caractère et son intégrité en temps que porteur de nourriture, d'eau et de divers matériels attenant aux légionnaires.

Ces compagnies sont faites pour marcher vite et sur des kilomètres à perte de vue, le mulet également, mais il porte sur la même distance ce que les légionnaires lui confieront sans aucune inquiétude. Pourtant, il arrivera que les détonations les feront fuir avec les charges sur leur bâts, Peut-on alors les incriminer ? Non cet animal depuis des années et le second compagnon du légionnaire et il a droit au repli quand il tient à sa vie ! Mais avant cela, le mulet portera le paquetage de deux légionnaires, six jours de vivres , qui seront calculés de manière à ne pas alourdir la marche, les mulets porteront leur nourriture et l'eau, principal ennemi du désert et allié du légionnaire. L'animal apprendra aussi à boire au bidon et de temps à autre aidera le légionnaire en difficulté en le chargeant sur son dos.

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On ne compte plus les exploits de la Compagnie montée dont les étapes sont longues et fastidieuses, au périple de combats et des marches, allant jusqu'à 60 kilomètres par jour dans le désert. Certaines ont effectué 150 km en deux jours d'affilée et tout cela explique les succès emportés , l'ennemi  ne se doutait plus que la Légion continuait d'avancer sous un climat torride et l'effet de surprise était là alors ,qu'il ne s'y attendait plus !

LA BATAILLE DE TAGHIT

Du 17 août au 20 août 1903 , une attaque est lancée contre la 2ème Compagnie montée du 2ème Etranger basée à Taghit, situé à 75 kilomètres de Colomb-Béchar. Le grand chef Assou Ou Basslam est à la tête de 4000 hommes, suivi par 5000 pillards et inaptes au combat, de tous âges, sous les ordres du chérif Mouley Mostepha. Dans la forteresse de Taghit un petit poste défendu par 470 militaires de l'armée française. Le peloton du lieutenant Pointurier et les éléments de la 22ème Compagnie montée du 2ème Régiment Etranger font route de nuit et rejoignent Taghit après 72 kilomètres de marche.

4 jours durant, les troupes assiégeant le fort, tenteront de l''investir, par les armes, mais aussi à coup de prêche invoquant le djihad ! La défense se veut acharnée et le capitaine Susbielle; commandant d'armes ordonnera de nombreuses opérations offensives et de reconnaissances. Les éclaireurs rendront compte au capitaine qui décidera  une sortie sur l'ennemi posté aux extérieurs. Les Zayanes choisiront le fuite au combat, préférant le désert. Taghit ne tombera pas, il déplorera 9 tués et 21 blessés.

Les effectifs ayant pris part à la bataille se définissent ainsi:

Commandant de la force armée de Taghit: capitaine de Susbielle...

- capitaine Guilbert commandant la 7ème compagnie du 2ème régiment de Tirailleurs Algériens

- capitaine Mariande, commandant le 1er peloton de la 3ème compagnie du 1er bataillon d'Afrique

- lieutenant Pointurier, commandant la 22ème compagnie du 2ème Etranger

- lieutenant Ganay, commandant les 60 cavaliers du makhzen de Taghit

- lieutenant de Lachaux, commandant les 60 cavaliers du makhzen de Beni-Abbès.

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Assou Ou Basslam

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LE COMBAT D'EL MOUNGAR

2 septembre 1903 un convoi de ravitaillement et une caravane de 600 chameaux sont envoyés sur Taghit, une escorte accompagne ce lourd convoi en protection avec  mission de le protéger afin d'arriver à bon port ! La 22ème Compagnie du 2ème Etranger sous les ordres du capitaine Vauchez est suivie de près par un peloton de 20 spahis appartenant au 5ème Escadron du 1er Régiment de Spahis Algériens.

La colonne subit les assauts de dissidents marocains Beraber du Tafilalet, partisans du cheikh rebelle Bouamama, entre El-Moungar et Safrani.

Aux environs de 9h30 les cavaliers font irruption et les détonations des fusils claquent dans le désert, annonçant des tirs confus et de plus en plus précis. Le capitaine alors, dépêche quelques spahis en direction du fort de Taghit réclamant du secours, puis il porte ses pelotons sur un talus...L'attaque lancée est sévère ! Plus de 2000 cavaliers fous furieux et armés . les Légionnaires surpris par le nombre sont prêts à faire "Camerone". 

 

Pendant 8 heures consécutives ils tiennent tête à cette masse qui bien souvent se retranchent dans les collines pour se reformer. Les deux officiers tombent à terre, tués sur le coup! C'est alors que le sergent fourrier Tisserand, touché par deux fois, prend le commandement et prend en charge le dispositif de défense. Au cours de la bataille, 34 légionnaires sont tués dont le capitaine Vauchez ainsi que le lieutenant danois de Selchauhansen qui lui, sera tué au début du combat. 

47 légionnaires gravement blessés.

Les vivres et l'eau ne sont plus ! Seules quelques munitions...les dernières...Il est 17h00 et les renforts se profilent à l'horizon. Le capitaine de Susbielle commandant l'expédition de secours composée de moghzanis et des légionnaires de la Compagnie montée du 1er Etranger, 32 légionnaires valides et prêts à sauver leurs frères d'armes. Les Chaambas se retirent.

Hommage sera rendu au lieutenant danois sur sa tombe, par le chef de bataillon Bonnelet en présence d'une garde d'honneur du 2ème Régiment Etranger.

Le général Lyautey nommé nouveau commandant de la subdivision d'Aïn Sefra rend visite au poste de Taghit saluant personnellement les rescapés du combat d'El Moungar dont le sergent fourrier Tisserand et le caporal Dentz. Parmi les rescapés, un légionnaire blessé Corraldo Zoli. Six légionnaires ayant servi sous ses ordres au Tonkin.  Le second combat d'El Moungar est le seul fait d'armes resté dans les annales du régiment. Chaque 2 décembre le combat d'El Mougar est fêté dans le régiment du 2ème REI, rendant ainsi hommage aux Anciens.

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