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LA  LEGION ETRANGÈRE DE 1831 À NOS JOURS ...

LE SOUDAN 1893 - 1894

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La lutte pour la liberté est un devoir !

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Colonel Achinard

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Samoury Touré

En 1894, l'émir de Bissandougou Samory Touré est non seulement le souverain absolu de son Etat mais réputé dans la traite des marchés d'esclaves réfute les Français sur son territoire. Samory  se construit un véritable empire avec la complicité des Britaniques depuis 1876, lui fournissant les armes; en 1887, il atteindra l'objectif considérable, s'élevant ainsi à pas moins de 35 0000 fantassins, et 3000 cavaliers. Entre temps, en 1882, après maints accrochages, avec le sultan Ahmadou qui dureront une vingtaine d'années, après qu'il ait signé  un traité de paix et commercial avec la France, le 28 mars 1886. Ce dernier ne respectant pas ses engagements, une expédition est décidée en mars 1891. Les premières opérations commandées par les colonels Louis Archinard et Pierre Marie Humbert sont restées à la fois pénibles  autant que inefficaces devant une armée solide et bien fournie en armement. La première campagne laisse un moment amère à l'armée française dont les rangs diminuaient peu à peu.

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En 1892, le colonel Archimart, fait appel à la légion étrangère, qui, sous le commandement du capitaine Destenave, fait envoyer 4 officiers, 8 sous-officiers et 112 hommes recrutés dans les deux Régiments étrangers. Les hommes embarqueront pour le Sénégal le 2 septembre, rejoignant Kayes situé à 700 kilomètres de Saint-Louis. le 16 novembre, la compagnie montée de la légion quitte Kayes pour se diriger vers Bafoulabé. là, elle s'unifiera dans les colonnes prêtes à combattre Samory et son armée. Après une difficile et longue marche, la colonne nouvellement constituée atteint Guéleba. 

 

Du 15 février au 23 mars 1893, Les combats s'engagent entre Guélétara et Kouk, la géographie est difficile mais aussi torturée pas les bandes de Samory, toujours présentes sur la région. Combien de fois les légionnaires traverseront, dénudés des cours d'eau à courant très fort, accrochés à la queue d'un mulet, malgré les pluies de flèches et de balles s'abattant de pleines volées sur eux. Il aura fallu livré 14 combats, franchir 12 grandes rivères,  300 marigots, lieux privilégiés des larves et moustiques. 950 kilomètres à travers un climat, humide dans une chaleur torride, il leur aura fallu énormément de courage et de volonté pendant ces 36 jours de marche ! Le résultat de cette marche ne se fait pas attendre, les hommes sont épuisés et les fièvres présentes.

Malgré tout, la Légion continuera à se distinguer, notamment dans la région de Kayes.

24 juin, après 9 mois de marches et de combats continus, la compagnie du Soudan s'en retourne à Sidi-bel-Abbès, acceptant à grand regret sa dissolution. 

LE SOUDAN 1894 - 1895

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Capture d’écran 2020-12-14 à 10.05.12.

SECONDE CAMPAGNE DE LA LEGION ETRANGERE

Fin 1893 le lieutenant colonel Bonnier qui apris la suite en temps que commandant en chef de l'armée française au Soudan, et qui est dans les traces du colonel Archinard, tient  plus que tout marcher sur Tombouctou, son expédition ne se fera pas sans la légion étrangère, aussi réclame-t-il deux compagnies en appui  pour le Niger. Sa mission, terminer la conquête du Soudan. De nouveau ce sera la 1ère compagnie et la 2 ème compagnie  du 1er Régiment de la Légion étrangère à Sidi-Bel-Abbès, qui lui fournira les éléments  en effectif.

Le lieutenant-colonel Eugène Bonnier prend le commandement de deux colonnes de l'artillerie de marine, suivi du commandant Joffre;, le 10 janvier, la colonne du lieutenant-colonel débarque à Tombouctou, elle sera rejointe le 12 par la colonne du commandant Joseph Joffre et les hommes du Génie avec un escadron de spahis soudanais sous les ordres du capitaine François-Henry Laperrine. 

Le 15 janvier 1894, une embuscade tendue par les Touareg à  30 km de Tombouctou sur Tacoubâo emportera le lieutenant-colonel Eugène Bonnier qui sera touché mortellement. Dans la colonne, qui présente 14 européens, 9 officiers tués dont le lieutenant-colonel,  70 tirailleurs, y compris quelques dizaines de porteurs domestiques et bergers.

Les deux compagnies de Légion embarquent le 23 février à Oran et débarquent à Saint-Louis du Sénégal le 1er mars. De là, une jonction est programmée, La 2ème compagnie du 1 er Régiment étranger est destinée à la Guinée, tandis que la 1ère compagnie, sous les ordres du capitaine Nicolon restera au Soudan où elle gagnera successivement Bafoulabé, Bamako puis Ségou.  Le 29 mai la compagnie vient renforcer la petite garnison de Ségou. Pour y arriver les légionnaires auront voyagé une partie en chemin de fer, une autre partie sur des chalands et à pieds pour le reste du parcours qui durera un mois. les deux compagnies constituent la réserve de l'armée française déployées sur les deux territoires. La Légion est là, les habitants savent que l'ordre désormais régnera. Sauf pour ces indigène qui se cachent dans la brousse et qui sont prêts à tout ! 

Les 21 et 31 mai 1894, le roi Alikri, Almmy de Bossé  après de violents combats parvient à repousser la colonne du capitaine Nigote et d'Aguibou, roi du Macina, le capitaine est tué.

20 juin, 20 légionnaires en détachement engagent le combat contre les guerriers du roi de Bossé, qui, juste avant venait d'infliger une défaite à une colonne française. Les légionnaires doivent avant de rejoindre la bataille, arpenter la brousse et marcher sur plusieurs centaines de kilomètres. Les légionnaires sont sous les ordres du lieutenant Betbeder et du sergent Minnaërt...

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1er juillet 1894, il est 7h00 lorsque la colonne du capitaine Bonaccorsi et du lieutenant Mangin, aperçoit le village de Bossé-Bangou. l'armement est léger...267 fusils et 2 pièces de canon de 80 de montagne. Le marabout de Bossé, Alikari s'est réfugié dans une ancienne fortification située au nord du village, 20 mètres les séparent. Malgré plusieurs forteresses constituant une bonne défense, malgré l'étendue du village, la colonne commence le bombardement du village 25 minutes après son arrivée; 940, la deuxième compagnie de marche commandée par le lieutenant Betbeder, monte à l'assaut, les indigènes répondent avec une déferlante de flèches et de balles. Le lieutenant est touché, blessé grièvement, le sergent Minnaërt, reçoit une flèche au flanc gauche, il continuera à haranguer ses hommes dans la bataille. Le sergent est un vétéran du Tonkin, percé au flan, il continue le combat et tue 4 indigènes embusqués dans une ruelle. L'adversaire résiste avec acharnement , laissant là les morts pour se replier dans le tata  Almamy.

Il est 8h30, le village est tombé ! L'artillerie pilonne  le lieu de repli... Soudain, le roi Alkali se présente à la sortie de la mosquée brandissant un yatagan exhortant ses guerriers...

Celui-ci tombe tué net par les légionnaires en poste sur la place. Dans le réduit, dernier repli, les guerriers d'Alkami sont exterminés sous les bombardements des obus de 80. L'ennemi tente de s'enfuir dans la brousse, cependant en tirant sur les légionnaires,, rattrapés, la colonne se met à sa poursuite mettant fin au combat et ne laissant aucun survivants. 500 tués depuis le début du combat dans l'armée d'Alkami.

 

Dans les rangs de l'armée française, 60 tués et blessés dont les 3/4 de légionnaires du détachement du  lieutenant Betbeder : 9 morts dont le légionnaire Lipperer, 2 tirailleurs soudanais de la 6ème Cie de Djenné, un tirailleur soudanais de la 16ème Cie de Bandiagara ainsi que 5 tirailleurs auxiliaires. Chez les blessés: 6 officiers 'capitaine Maillot, les lieutenants Betbeder, Peuton, de Tavernier, Mangin et Emile-Louis Abbat. 15 européens parmi le canonnier Arnould, un tirailleur de le 6ème Cie et 13 légionnaires dont les dergents Minnaërt et Very, le caporal Poinson et le légionnaire Paquet. Chez les tirailleurs soudanais, 24 hommes de la 6ème Cie, 22 de la 16ème Cie, deux canonniers et 80 tirailleurs auxiliaires. Au total ce combat déplorera 9 tués et 149 blessés. Le capitaine Bonaccorsi signalera  la conduite exemplaire des lieutenants Abbat, Mangin et les faits d'arme du sergent Minnaërt. Ce soir du 1er juillet, les rescapés de la colonne, peuvent goûter au repos du guerrier.

A 20 h00, un petit groupe ennemi partisan d'Alikari, sorti de la route d'Oué, attaque la face nord sous les cris de "Allah Akbar", il suffira de quelques tirs pour repousser ces derniers hommes.

Jusqu'au 3 juillet , tout est calme ! La colonne campera à Ira .

Cette courte bataille montre une fois encore le courage et la ténacité du 1er Etranger, elle  marquera également la fin de la campagne du Soudan.

Les départ est prévu pour Sidi-Bel-Abbès, les légionnaires du 1er Etranger retrouveront leurs frères d'armes au Quartier  Vienot et fêteront ensemble les retrouvailles, raconteront les souvenirs de leurs camarades disparus.

Le colonel Villebois-Mareuil, commandant le 1er Etranger, mettre à l'honneur le régiment et décorera de la Croix de la Légion d'honneur le sous-officier et sergent Minnaërt pour sa conduite exemplaire devant l'ennemi. A partir de ce jour, le sergent Minnaërt fait partie de la garde au drapeau ! 

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